Il y a eu un coup de gueule de sa part mais je pense surtout que tout le monde a pris conscience qu'il fallait réagir. On avait fait un non-match à Boulogne (ndlr, défaite 0-2). On était arrivé là-bas en se disant que ça allait être facile et on s'est bien fait marcher dessus. Il y avait un manque d'envie. Ça nous a remis un peu la tête sur les épaules. On est des professionnels et donc on s'est remis en question. Et on a fait notre boulot dimanche contre Saint-Etienne avec, c'est vrai, un maximum de réussite. On a eu 6 occasions et on a marqué 4 buts, tant mieux pour nous.
Pour vous, ce fut également une belle soirée dimanche avec deux buts et une passe décisive. Devant votre fils en plus qui était dans les tribunes pour la première fois…
Oui, même s'il n'a que 8 mois et que je ne suis pas sûr qu'il comprenne encore (rires). Quand il y a des proches qui viennent vous voir jouer, ça fait chaud au cœur. On essaye de leur faire plaisir en réalisant une belle prestation. Maintenant, je reste un attaquant, je n'avais pas marqué depuis un petit moment et forcément, ça m'a fait plaisir. Ça me remet dans le bain pour la fin de championnat. Et c'est toujours bon pour les stats.
Aujourd'hui, vous totalisez 12 buts en Ligue 1, soit le meilleur total de votre carrière pro. Etait-ce un objectif en début de saison ?
Pour moi, c'était l'objectif numéro 1. Je réalise une saison pleine même si je rate encore quelques occasions. A 22 ans, avoir 12 buts au compteur alors qu'il reste encore 8 matches, c'est tout de même pas mal. Pour moi, l'important est de franchir des paliers. Et là, je pense que je suis en train d'en franchir un. Maintenant, ce n'est pas fini. Il ne faut pas que je me repose sur mes lauriers. Je vais essayer de passer la barre des 15 buts d'ici la fin de saison. Il reste 8 matches, tout est possible.
Et le titre de meilleur buteur ?
J'y pense oui et non parce que je suis bien classé mais je suis encore à trois buts de Mamadou Niang. C'est réalisable mais ça veut dire qu'il faut que je marque plus de buts que lui pendant les 8 derniers matches et que lui se calme un peu. En plus, je ne suis pas le seul à ses trousses (rires).
Avec une telle saison, vous attirez pas mal de convoitises. Avez-vous envie de franchir un cap la saison prochaine dans un club plus huppé ?
Oui. Comme j'en ai convenu avec mon agent, ça correspond à mon plan de carrière. J'aimerais bien franchir un palier en allant dans un plus grand club. Après, on ne sait jamais ce qui peut arriver dans le foot. Il me reste 8 matches avec Lorient, je vais tout faire pour aider l'équipe à bien finir cette saison. Après cet été, on verra ce qui se passe. Mais bon, pour l'instant, je ne me pose pas trop de questions. Je fais mon travail, mon agent fait le sien et l'équipe fait le sien aussi (rires). Je ne vais pas me précipiter. Je vais voir ce que j'ai comme offre à la fin de la saison et s'il faut rester encore une année de plus à Lorient, je resterai.
Quand vous entendez des noms prestigieux comme le Milan AC qui vous suivrait attentivement, qu'est-ce que ça vous inspire ?
C'est toujours flatteur. Après, j'essaie de ne pas trop y accorder d'importance et d'attention. Je pense qu'ils viennent voir plusieurs joueurs. Tant qu'ils n'ont pas fait d'offre, c'est qu'ils ne sont pas réellement intéressés (rires).
Oui, c'est clair. J'aimerais bien rester encore en France, franchir des paliers en France et puis si ça marche bien dans un grand club français, pourquoi pas aller voir ailleurs pour poursuivre ma carrière. Le chemin est encore long. Je sais par où je dois passer pour réussir. Pour l'instant, je suis bien parti. Mais il ne faut pas que je me repose sur ce que j'ai fait jusqu'à présent.
Quand vous parlez de grands clubs en France, avez-vous des préférences ?
Je dirai là où il y a de la place. Marseille, Bordeaux, Lyon… Des bonnes équipes comme Lille ou Monaco. J'irai là où il y a de la place et où on me voudra le plus si je dois partir.
Et pas le PSG ?
Le PSG… C'est vrai que c'est le club que je supportais quand j'étais tout petit. Mais ils sont en difficulté. Je ne vais pas dire que ce n'est pas attirant car Paris, c'est tout de même la capitale avec un grand club, un beau stade. Ça attire toujours. Mais dans les conditions où ils sont actuellement… Après, s'il y a de la place là-bas, peut-être que j'irai là-bas, on ne sait jamais. Mais si je pars, j'aimerais bien rejoindre un club qui joue au moins une Coupe d'Europe, que ce soit la Ligue des Champions ou la Ligue Europa.
Pour en revenir à Lorient, avez-vous un rôle majeur à jouer dans cette fin de saison ?
Un rôle majeur, on va dire que les 5 premières places sont inaccessibles pour nous. Cependant, on voudrait faire mieux que la saison dernière. Au mieux, on aimerait bien titiller la 6e ou 7e place. On a un beau calendrier (Ndlr : Rennes, Auxerre, Bordeaux, Montpellier et Lille notamment) et on va voir si on arrive à se mesurer à des équipes du haut de tableau.
Selon votre président, accrocher un wagon européen est encore possible…
Il est ambitieux. On est une bonne petite équipe, on est jeune, on a encore beaucoup de choses à apprendre mais on bosse bien et on a un bon fonds de jeu. Marseille a peut-être libéré une place pour la Ligue Europa en remportant la Coupe de la Ligue. Il reste 8 matches et donc beaucoup de points à prendre. Si on peut faire une série comme l'a fait Lille en milieu de championnat, on ne sait jamais…
Cela commence donc dès samedi avec le déplacement à Grenoble…
Oui, il ne faudra pas se relâcher comme on l'a fait à Boulogne car ils sont dans la même situation. Maintenant, ils n'ont plus rien à perdre. Ils n'ont pas envie d'être ridicule alors ils vont jouer le jeu à fond. Il faudra que l'on fasse comme samedi et que l'on soit remonté pour avoir une bonne fin de saison.
(source : sport24 / Vincent Duchesne)
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